Le
Bon, la Brute et les Truands
À
hauteur d'homme, le documentaire de Jean-Claude Labrecque
rapportant les péripéties de l'ex-premier ministre
Bernard Landry lors de la campagne électorale québécoise
du printemps 2003, devait en principe nous montrer les dessous
du monde politique québécois
Malheureusement
pour nous, ignorant des règles de ce sport extrême,
nous avons eu droit à une espèce de caricature du
Western spaghetti de Sergio Leone : Le Bon, la Brute et les Truands
Mettant en vedette Bernard Landry dans le rôle du Bon gars
sympathique " victime d'un tir ami " qui se laisse
presque manger la laine sur le dos, Jean Charest la Brute, une
espèce de cowboy hargneux à la gâchette rapide
manquant de décorum lors du duel entre chefs mais qui arrive
tout de même à ses fins en tirant partout, et les
soi-disant journalistes de profession dans le rôle des Truands
!
Une bande de semeurs de pelures de banane qui tentent
de prendre les politiciens en défaut pour alimenter leur
feuille de choux ou médias respectifs. Et Mario Dumont
dans tout cela, me direz-vous ? Mario avait l'air fort ravi d'avoir
été invité au débat des chefs!
Contrairement au film de Leone, ce n'est pas le Bon qui a gagné
; ce sont plutôt la Brute et les Truands. " Donc
Charest a crossé le monde ! " de dire M Landry
à ses conseillers après le débat des Chefs
Et dire qu'il y a encore des gens d'honneur qui se battent selon
les règles de l'art ! Et dire qu'il y a encore des lecteurs
qui croient à l'impartialité journalistique ! C'est
difficile de couvrir l'actualité politique en mettant de
côté ses convictions personnelles, ou celles du propriétaire
du journal qui vous emploie et qui signe votre chèque de
paye
L'encre pourrait être bleue, rouge ou noire
Faire preuve d'impartialité ? C'est rapporter la nouvelle
Non pas tenter de la provoquer, de la manipuler, de l'interpréter
ou de l'inventer.
Avec la concentration accélérée des Médias,
l'information sera de plus en plus fade, plate, intégrée
verticalement de la télé au Web; le même angle
pour tous, le même point de vue. Plus nous éliminerons
la diversité dans nos sources d'informations, plus nous
serons victimes de désinformation et de manipulation journalistique.
La couverture de la dernière campagne électorale
nous l'a bien démontré : " Les dentistes
ont des règles, les journalistes doivent en avoir. "
Par Alain
Bellemare
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